Ceci est mon corps – Rageot Editeur & Causette

Il y a une dizaine de jours, est sorti le fabuleux recueil de nouvelles célébrant le corps et particulièrement le corps des femmes chez Rageot Editeur, en collaboration avec le magazine Causette. A l’intérieur, vous retrouvez alors 6 nouvelles, écrites par 6 autrices, et traitant de 6 parties du corps différentes !

Ce recueil fut une telle claque !! J’ai ri, me suis indignée, pleuré, mais j’ai surtout eu ce sentiment de ne pas être seule. En effet, ce recueil nous conte qu’être une femme peut être différent pour chacune d’entre nous mais on se rend également compte d’à quel point ceci nous rassemble. En ouvrant ce livre, je ne pensais pas ressentir autant de choses et pourtant, quand je me suis mise à pleurer dès la préface, je savais qu’il me chamboulerait.

Isabelle Motrot, Faïza Guene, Louise Mey, Anna Cuxac, Ovidie, Lauren Malka et Alizée Vincent nous donnent l’opportunité de vivre, l’espace de 143 pages, un moment de sororité hors du commun.

Fibres de paille, Faïza Guène

Cette nouvelle est sur les cheveux et peut-être celle qui m’aura le moins touchée. Etant plutôt caucasienne, ce qui y est raconté ne fait pas du tout parti de ma culture. Pour autant, j’y ai appris énormément de choses. Une pratique qui fait parti de très bons souvenirs pour quelques unes de mes amies, peut s’avérer être un réel traumatisme pour d’autres. Je pense alors que cette nouvelle est importante puisqu’elle peut permettre à certaines personnes de se dire qu’elles ne sont pas seules et que non, on ne doit pas souffrir pour être belles !

Nichons ni soumis.e.s, Louise Mey

Cette nouvelle-ci est celle sur la poitrine, et est ma préférée ! A plusieurs reprises je me suis dit « oh la la, mais c’est trop ça » avec un jolie facepalm. J’ai aussi beaucoup ri car il faut le dire, l’autrice a énormément d’humour et cette nouvelle est drôle à souhaite. Et j’ai pleuré, bien évidemment. Cette nouvelle se termine sur « La Charte des Droits des Nichons » et m’a vraiment émue. J’ai pleuré parce que j’aurais aimé entendre tout cela lorsque j’étais en primaire, quand j’ai commencé à avoir de la poitrine avant toutes mes copines, et qu’on a commencé à se moquer de moi à cause de cela… J’ai pleuré car je me dis qu’encore trop peu de jeunes filles acceptent le changement de leur corps arrivé à l’adolescence, et qu’elles sont encore trop nombreuses à être embêtées par les autres quand ça arrive. Alors j’aimerais dire merci à Louise Mey pour cette nouvelle qui, je l’espère, sera par le plus grand nombre de jeunes filles pour qu’elles sachent qu’elles ne sont pas seules, et qu’on est TOUTES passé par là !

Transition de genre, Anna Cuxac

Cette nouvelle parle cette fois-ci d’un homme trans. Cela veut dire qu’on va aborder ici l’histoire d’un homme né dans le mauvais corps, dans un corps identifié par la société comme celui d’une femme. On y suit alors le coming out trans de Timothée, mais également le parcours de sa mère qui, comme elle le dit, s’est retrouvé à devoir faire le deuil de sa fille pour voir (re)naître son fils. Cette histoire est l’une qui m’a le plus touchée, avec celle sur la poitrine. Par parce qu’elle me concerne particulièrement, mais parce qu’on y voit la relation entre une mère et son enfant, comment il faut reconstruire cette relation qu’on pensait forte et solide et finalement peut-être pas totalement. Cette nouvelle est forte et pleine d’émotions !

Les gros bras, Ovidie

Cette nouvelle aborde l’harcèlement invisible (pour les harceleurs principalement) mais également comment on se rend compte du corps que l’on a par rapport au regard des gens et ce qu’ils disent sur celui-ci. Dans cette nouvelle, la narratrice se retrouve face à un de ses fantômes du passé, par intermittence, qui ne s’est probablement jamais aperçu qu’il était le persécuteur d’une personne… J’ai trouvé que cette nouvelle était très révélatrice de notre société. On vit dans un monde où certaines personnes trouvent « normal » de critiquer le corps des autres sans penser que cela peut avoir un impact sur notre construction sociale future. J’avoue que cette nouvelle a eu un petit écho à ma vie perso. Bien qu’elle ne soit pas ma préférée, elle m’a tout de même beaucoup touchée.

Le ventre d’Intestine, Lauren Malka

Pour cette nouvelle, on suis donc une jeune fille, Intestine, qui a tout le temps mal au ventre et qui vit avec un être en elle. Totalement fictionnelle, et un poil fantaisiste, cette nouvelle nous plonge dans le corps d’une jeune fille qui pense avec son ventre. On dit souvent que le ventre est un deuxième cerveau, ici c’est totalement le cas. Je ne m’attendais pas à ce que cette nouvelle soit aussi « médicale » si j’ose dire, et malheureusement, je n’ai pas été aussi touchée que je le pensais. Mais je sais que nombre de lecteurs et lectrices l’ont été, et je pense que c’est le plus important.

Le sexe et ses mots, histoires d’épiphanies, Alizée Vincent

Si vous me suivez sur les réseaux, vous vous doutez que cette nouvelle est probablement celle qui me correspond le plus. Pour ceux qui ne le sauraient pas, je fais mon mémoire de fin d’études sur la sexualité féminine et notamment sur le côté éducatif des comptes Instagram à ce sujet. Dans cette nouvelle, il n’est pas vraiment question de sexualité féminine mais bien de la découverte du sexe féminin par tous les mots qui le désigne. Alizée Vincent décrit la découverte de son sexe comme une épiphanie et recense plusieurs témoignages de femmes sur leur découverte de ce qu’elles ont entre les jambes. Bien évidemment, cette nouvelle fait partie d’une de mes préférées et m’a clairement redonnée un coup de boost pour bosser mon mémoire ! Surtout que maintenant, j’ai promis de l’envoyer à l’autrice une fois qu’il sera écrit… La pression quoi !

En conclusion…

Ce recueil de nouvelles est un ouvrage d’utilité publique ! Oui, oui, à ce point là. Même si les nouvelles m’ont touché à différents niveaux, tant qu’elles parlent à au moins une personne, le pari est réussi ! C’est un très beau projet que Rageot et Causette ont mis en place ici et je les remercie chaudement pour cela. J’espère réellement que ce recueil se retrouvera dans les mains des adolescents, et même des plus vieux, car il est important, je pense, de comprendre que nous ne sommes pas seul.e.s et que peu importe là situation que l’on a vécu, quelqu’un d’autre l’a vécu ou la vit également. Mention spéciale pour cette préface signée Isabelle Motrot, directrice de la rédaction de Causette, qui, par ses mots très justes, a su me faire pleurer et me donner espoir en ce monde !

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